vendredi 29 août 2014

La cuisine, une histoire de SENS

1. Couper les pommes en dés.
2. Dans un saladier, mélanger la farine au sucre, puis ajouter le beurre. Malaxer le tout avec les doigts pour obtenir une pâte sableuse.
3. Beurrer le moule, y disposer les dés de pommes et placer la pâte par dessus.
4. Laisser cuire 25 mn à thermostat 6 (180°C).

Réaliser une recette, la meilleure soit-elle, comme une succession d’étapes, peut rapidement s’avérer rébarbatif (surtout quand il faut multiplier les proportions pour un nombre de convives plus important) et pas très excitant (peu de place pour la fantaisie : « faire ceci », « faire cela », … !)
En y mettant du sens et nos sens, ces gestes simples prennent une nouvelle dimension et deviennent « une joyeuse célébration de la vie ».

Si nous prenions davantage le temps de voir, de toucher, d’écouter, de sentir et de goûter…
Si nous nous concentrions davantage sur le moment présent et sur toutes les sensations de l’instant, plutôt que de ruminer le passé ou d’angoisser pour l’avenir…
Et si la cuisine était justement le lieu, qui nous permettait de vivre pleinement, d’être entièrement nous, grâce à l’expression totale et permanente de nos sens…

Le sens est la faculté de percevoir les impressions faites par les objets extérieurs. Ainsi, tout ce que nous faisons, tout ce que nous expérimentons passe par nos sens. Ils sont à la fois la porte d’entrée par laquelle le monde extérieur pénètre notre monde intérieur, et l’expression palpable de notre esprit et de notre personnalité. Quand nous cuisinons, les odeurs, les saveurs, les textures, les sons, les couleurs que nous créons racontent ce que nous sommes et offrent à notre esprit d’accéder à la mémoire de notre corps.

C’est justement à la MEMOIRE que je souhaite offrir le qualificatif de 6è sens. On pourrait même la qualifier de métasens culinaire puisqu’elle englobe et renferme en son sein le TOUCHER, la VUE, l’OUIE, l’ODORAT et le GOUT, tous développés sur la base d’expériences et d’héritages constitutifs de notre Histoire.

Pour terminer, je vous propose de réécrire notre recette de départ, d’un point de vue sensitif cette fois.

0. Choisissez vos pommes, bien belles, bien fermes
1. Coupez-les en dés, et goûtez un morceau, pour vérifier qu’elles ne sont ni trop farineuses, ni trop acides
2. Dans un saladier, mélangez la farine au sucre, puis ajoutez le beurre mou. Vous pouvez ajoutez une pincée de cannelle, pour réveiller votre odorat. Malaxez le tout avec les doigts pour obtenir une pâte sableuse, qui ne colle plus aux doigts (c’est ce qu’on appelle « sabler la pâte »).
3. Beurrez un plat allant au four, type plat à gratin (n’hésitez pas à le faire avec les doigts – propres !), disposez-y les dés de pommes et parsemez de crumble (cette pâte que vous avez préparée).
4. Laissez cuire 25 minutes à thermostat 6 (180°C). Trépignez d’impatience, laissez vous emporter par les effluves émanant du four.
5. Laissez refroidir au moins 10 minutes pour ne pas vous brûler et dégustez, savourez... (c’est encore meilleur avec une boule de glace (à la vanille, au caramel, au chocolat…selon vos envies !))

Ainsi réalisé, ce simple (et délicieux) crumble aux pommes aura un petit goût supplémentaire et unique : un petit goût de vie, un petit goût de vous !

Sources : Psychologies Magazine et Marmiton

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